Dans la nuit du vendredi 25 au samedi 26 octobre 2024, Israël a lancé des frappes aériennes ciblées sur des installations militaires iraniennes situées dans les provinces de Téhéran, du Khouzestan et d’Ilam, près de la frontière avec l’Irak. Selon l’armée israélienne, ces sites étaient des lieux de fabrication de missiles destinés à être utilisés contre l’État d’Israël. Israël affirme que ces missiles représentaient une menace immédiate pour la sécurité de ses citoyens et pour sa souveraineté.
Cette opération fait suite à une escalade récente, marquée notamment par des tirs de 200 missiles iraniens le 1er octobre en direction du territoire israélien. En réaction, Israël avait promis de riposter. Le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, a déclaré que la réponse israélienne visait également des batteries de missiles sol-air et d’autres équipements iraniens, empêchant ainsi l’Iran de restreindre la “liberté d’opérer” d’Israël dans la région.
Bilan et réaction iranienne
Les frappes israéliennes ont causé des dégâts limités, d’après les premières estimations de Téhéran. Deux militaires iraniens ont été tués en tentant d’intercepter les projectiles israéliens. En réponse, l’Iran a fermement condamné les actions d’Israël et déclaré avoir “le droit et le devoir de se défendre contre les actes d’agression,” se référant à l’article 51 de la Charte des Nations unies, qui autorise la légitime défense. Le ministère iranien des Affaires étrangères a réaffirmé sa détermination à protéger sa souveraineté et a condamné les frappes israéliennes comme une “violation flagrante du droit international.”
Téhéran a également temporairement fermé son espace aérien aux vols civils jusqu’à 9 h du matin, une mesure qui a été levée plus tard dans la journée. Des explosions ont été entendues dans l’ouest de Téhéran vers 2 h 15, et la télévision d’État a signalé six fortes détonations, vraisemblablement liées à l’activation des systèmes de défense aérienne.
Répercussions en Syrie et en Irak
Les frappes israéliennes en Iran ont également provoqué des réactions en Syrie et en Irak. En Syrie, un pays allié de l’Iran, l’armée a affirmé avoir intercepté plusieurs missiles israéliens qui auraient été lancés depuis le plateau du Golan occupé et l’espace aérien libanais. Les autorités syriennes ont dénoncé cette attaque comme une agression contre leur territoire, et la défense antiaérienne syrienne a été mise en alerte.
Parallèlement, des factions pro-iraniennes en Irak, rassemblées sous la bannière de la “Résistance islamique,” ont revendiqué une attaque de drone contre une cible militaire israélienne dans le nord du pays en représailles aux frappes israéliennes. En réponse aux tensions, l’Irak a suspendu temporairement le trafic aérien dans tous ses aéroports, indiquant que la situation régionale posait des risques importants pour la sécurité aérienne.
Condamnations des pays arabes et inquiétudes internationales
Plusieurs États arabes ont condamné les frappes israéliennes contre l’Iran. Les Émirats arabes unis, le Qatar, le Koweït et l’Égypte ont exprimé leur inquiétude face à une escalade régionale potentielle. Bien que traditionnellement opposée à l’Iran, l’Arabie saoudite a condamné ces attaques comme une “violation de la souveraineté iranienne” et une contravention au droit international.
À l’échelle internationale, la Russie et la Turquie ont également fait part de leurs préoccupations. Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a mis en garde contre une “escalade explosive” qui pourrait menacer la stabilité de la région. La Turquie a condamné avec force l’offensive israélienne, l’accusant d’augmenter la menace de guerre dans la région.
Risques de guerre régionale et enjeux géopolitiques
L’intensification de ce conflit pourrait facilement déclencher un affrontement régional plus large, avec des conséquences potentiellement graves pour la sécurité mondiale. L’Iran, qui dispose de puissants alliés en Syrie, en Irak et au Liban, notamment le Hezbollah, pourrait riposter de manière coordonnée, ce qui multiplierait les fronts d’affrontement et accroîtrait le risque de guerre directe entre Israël et ses voisins.
La situation inquiète également les puissances mondiales, telles que les États-Unis et les pays européens, qui redoutent que cette confrontation affecte la stabilité du marché énergétique mondial et exacerbe d’autres conflits latents au Moyen-Orient. Les appels à la retenue se multiplient, mais sans initiative diplomatique immédiate, les hostilités pourraient s’intensifier, transformant les tensions actuelles en un conflit difficile à contenir.





