Plan Trump sur Gaza : tollé international, l’ONU met en garde, la Maison-Blanche face aux critiques internationales ajuste son discours

Mis à jour le 5 février 2025 à 20h27

Après une vague de critiques internationales concernant le projet américain de prise de contrôle de la bande de Gaza et le déplacement de sa population, le secrétaire d’État Marco Rubio a précisé que tout transfert des Gazaouis serait temporaire. Il a souligné que l’objectif est de permettre la reconstruction de Gaza afin que ses habitants puissent y retourner. Le président Donald Trump a déclaré vouloir « reconstruire les bâtiments » pour que « les gens puissent y retourner ».

La Maison-Blanche a indiqué que, pour l’instant, le président Trump ne s’est pas engagé à envoyer des troupes à Gaza. Cependant, il a affirmé que « tout le monde adore » sa proposition, annoncée alors que reprennent les délicates négociations sur la poursuite de la trêve. Le Hamas a accusé Trump de « jeter de l’huile sur le feu ».

Cette annonce intervient après une rencontre à la Maison-Blanche entre Donald Trump et le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. Le président palestinien Mahmoud Abbas, rival du Hamas, a rétorqué : « Nous ne permettrons pas que soient bafoués les droits de notre peuple. »

Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a souligné l’importance d’éviter toute forme de nettoyage ethnique, rappelant le « droit des Palestiniens à tout simplement vivre comme des êtres humains sur leur propre terre ».

Donald Trump a suggéré que les habitants de la bande de Gaza, en ruines après 15 mois de guerre, pourraient temporairement résider en Jordanie ou en Égypte, malgré l’opposition de ces pays. Il a décrit Gaza comme un « chantier de démolition » et a exprimé sa vision de développer économiquement la région pour en faire la « Côte d’Azur du Moyen-Orient ».

La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a précisé que les États-Unis ne financeront pas la reconstruction de Gaza, mais travailleront avec leurs partenaires régionaux pour mener à bien ce projet.

Sur le terrain, de nombreux habitants de Gaza, rentrés chez eux à la faveur de la trêve, refusent catégoriquement l’idée d’un déplacement. Ahmed al-Minaoui, de la ville de Gaza, a déclaré : « Nous sommes revenus malgré les destructions massives […] parce que nous refusons catégoriquement d’être déplacés. »

Du côté israélien, certaines voix soutiennent le plan de Trump. Kfir Dekel, un Israélien de 48 ans vivant près de la frontière avec Gaza, a affirmé : « Le plan de Trump a du sens. Gaza est complètement détruite et il est impossible de réparer tant qu’il y a des gens. »

Cependant, des pays comme l’Égypte et la Jordanie ont exprimé leur opposition à tout déplacement forcé de la population palestinienne. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et son homologue français Emmanuel Macron ont averti que tout « déplacement forcé de la population palestinienne à Gaza comme en Cisjordanie serait inacceptable », le qualifiant de « violation grave du droit international ».

La Jordanie, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et la Ligue arabe ont également rejeté le plan américain, de même que l’Union européenne.

Des organisations de défense des droits de l’homme ont critiqué le plan de Trump. B’Tselem, une ONG israélienne, l’a qualifié de « fou », tandis qu’Amnesty International a dénoncé une « forme de colonisation du XXIe siècle ».

La proposition de Donald Trump intervient alors que des négociations sur le cessez-le-feu à Gaza sont en cours. La première phase de six semaines, débutée le 19 janvier, a permis la libération de 18 otages et d’environ 600 Palestiniens détenus par Israël, ainsi que le retour de plus d’un demi-million de déplacés dans le nord du territoire.

La deuxième phase devrait permettre la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, avant une dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza.

Depuis le début du conflit le 7 octobre 2023, l’attaque du Hamas contre Israël a entraîné la mort de 1 210 personnes côté israélien, en majorité des civils. L’offensive israélienne menée en représailles dans la bande de Gaza a fait au moins 47 518 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

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