Les États-Unis de Trump veulent imposer une paix sans l’Ukraine, tout en l’extorquant et s’alliant à la Russie

Mis à jour le 24 février 2025 à 9h13

L’érosion de la confiance en l’alliance américaine atteint aujourd’hui un point de rupture. L’Ukraine, martyrisée par deux années de guerre, se retrouve non seulement en première ligne face à l’agression russe, mais aussi trahie par celui qui s’était présenté comme son principal allié. Donald Trump, en affichant son intention de cesser l’aide militaire et en conditionnant toute forme de soutien à un tribut exorbitant, démontre une vision froide et transactionnelle de la géopolitique. Plus grave encore, il orchestre une prétendue paix en contournant totalement les intérêts ukrainiens.

Une alliance réduite en cendres

L’Ukraine croyait en l’alliance occidentale, et en premier lieu en celle des États-Unis. Depuis le début du conflit, Washington a injecté des milliards de dollars en aide militaire et économique. Mais Trump annonce un changement de cap brutal. Non seulement il veut mettre fin au soutien militaire, mais il exige de l’Ukraine qu’elle cède ses ressources naturelles en échange d’une protection hypothétique. 500 milliards de dollars de matières premières demandés pour « compenser » les 114 milliards déjà fournis en armes. Un chantage cynique qui transforme l’alliance en un racket.

Cette volte-face ne se limite pas à une simple interruption de l’aide. L’administration Trump pousse l’Ukraine à céder du territoire à la Russie, imposant une paix aux dépens de Kiev. La Maison-Blanche ne cherche plus à garantir l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais à monnayer la fin du conflit, quel qu’en soit le prix pour les Ukrainiens.

Un alignement avec la Russie qui choque

Trump ne se contente pas de retirer son soutien à l’Ukraine : il valide de facto la position du Kremlin. Son silence assourdissant face aux crimes de guerre de Vladimir Poutine contraste avec ses attaques incessantes contre Volodymyr Zelensky, qu’il n’hésite pas à qualifier de « dictateur ». Une déclaration qui aurait pu être perçue comme une provocation sans conséquence si elle ne s’accompagnait pas d’une absence totale de critiques envers Moscou. L’homme qui a fait assassiner des opposants, réprimer des dissidents et semer la mort en Ukraine bénéficie d’une mansuétude inquiétante de la part du président américain.

La prétendue « négociation » de Trump avec Poutine s’apparente ainsi à une capitulation occidentale. Elle ne vise pas à obtenir une paix juste, mais à garantir une redistribution des profits de guerre entre Moscou et Washington. Dans cette vision, l’Ukraine devient une monnaie d’échange, un territoire à diviser entre puissances dominantes, sans considération pour la souveraineté de son peuple.

Un précédent dangereux pour l’Europe

Loin d’être un simple repli isolationniste, cette politique marque une redéfinition brutale des alliances internationales. Trump ne se contente pas d’abandonner l’Ukraine. Il envoie un signal clair à l’Europe : les États-Unis ne sont plus garants de la stabilité mondiale. Plus troublant encore, il adopte une posture impérialiste digne des pires régimes autoritaires. L’idée de réclamer le Groenland au Danemark ou d’absorber le Canada, considérée par certains comme des fanfaronnades électoralistes, illustre une conception de la souveraineté fondée sur la domination et l’extorsion.

Les alliés traditionnels des États-Unis doivent en tirer des leçons immédiates. Ce lâchage américain n’est pas seulement un avertissement pour l’Ukraine, mais pour l’ensemble des démocraties occidentales. Il oblige l’Europe et le Canada à repenser en profondeur leur stratégie de défense et leur indépendance militaire. L’OTAN, pilier de la sécurité euro-atlantique depuis 75 ans, pourrait voir son rôle profondément bouleversé par cette remise en cause américaine.

Vers un monde sans alliances

Le monde que dessine Trump est un monde sans alliances, où chaque pays devient un simple acteur dans un vaste marché géopolitique régi par la loi du plus fort. La notion même de solidarité stratégique disparaît au profit d’une approche mercantile. Chaque engagement se paie, chaque soutien est conditionné à des gains immédiats, chaque trahison est justifiée par des intérêts à court terme.

Si cette vision se concrétise, le monde deviendra non seulement plus instable, mais aussi plus dangereux. Car l’absence de confiance entre nations alimente la méfiance, la prolifération des conflits et l’affaiblissement du droit international. Loin de garantir la paix, cette politique de transaction permanente risque d’accélérer l’escalade des tensions globales.

L’Ukraine, aujourd’hui, en est le premier témoin. Mais demain, qui sera la prochaine victime de cette diplomatie de la prédation ?

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