Jair Bolsonaro, ancien président d’extrême-droite du Brésil, inculpé pour un projet de « coup d’État » contre son successeur Lula

Mis à jour le 19 février 2025 à 20h38

L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro fait face à une inculpation majeure pour son implication présumée dans un projet de coup d’État destiné à empêcher l’accession au pouvoir de son rival Luiz Inacio Lula da Silva, élu en 2022. Le parquet brésilien a annoncé que l’ex-chef d’État ainsi que trente-trois autres suspects sont accusés d’avoir conspiré pour se maintenir au pouvoir, malgré la défaite électorale de Bolsonaro.

Selon les procureurs, cette conspiration aurait impliqué des acteurs politiques, civils et militaires, coordonnés par Bolsonaro et son ancien candidat à la vice-présidence, Walter Braga Netto. Le parquet affirme que les suspects ont tenté d’empêcher l’application du résultat des élections, évoquant une tentative d’abolition violente de l’État de droit démocratique.

Le rapport d’enquête de la police fédérale brésilienne, basé sur plus de deux ans de recherches et 800 pages de preuves, indique que Bolsonaro aurait personnellement supervisé l’élaboration d’un décret permettant de justifier l’annulation du scrutin. Ce document prévoyait notamment l’instauration de l’état de siège, la détention de hauts magistrats, et la convocation de nouvelles élections.

L’une des révélations les plus choquantes concerne un plan baptisé « Opération poignard vert et jaune », qui prévoyait l’assassinat du président élu Lula, de son vice-président, ainsi que d’un juge de la Cour suprême. Ce complot n’a cependant pas abouti, faute de soutien des hauts gradés de l’armée brésilienne.

L’affaire s’inscrit dans un contexte politique déjà marqué par des tensions extrêmes. Le 8 janvier 2023, des milliers de partisans de Bolsonaro ont envahi et saccagé les institutions gouvernementales à Brasilia, dans un mouvement rappelant l’assaut du Capitole aux États-Unis en 2021. Les enquêteurs considèrent ces événements comme une « ultime tentative » des conspirateurs pour renverser le gouvernement en place.

Bolsonaro, qui a quitté ses fonctions le 1er janvier 2023, nie toute implication et dénonce une persécution politique orchestrée par ses opposants. Il a récemment déclaré : « Je n’ai aucune inquiétude concernant ces accusations. Tout ceci n’est qu’une chasse aux sorcières. »

Si la Cour suprême brésilienne décide d’ouvrir un procès, l’ancien président pourrait encourir une peine allant de douze à quarante ans de prison pour tentative de coup d’État et organisation criminelle armée. Cette inculpation s’ajoute à une série de revers judiciaires pour Jair Bolsonaro, déjà déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour des manquements électoraux.

Cette affaire marque un tournant politique au Brésil, renforçant les divisions entre les partisans de l’ancien président et ceux de l’administration actuelle. La décision de la Cour suprême sera cruciale pour la stabilité du pays et pourrait définir l’avenir de Bolsonaro sur la scène politique brésilienne.

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