Donald Trump, connu pour ses discours polarisants, s’en est pris une nouvelle fois aux migrants haïtiens, les accusant d’enlever et de manger les animaux domestiques des habitants de Springfield, Ohio. Cette déclaration, faite lors d’un débat avec Kamala Harris, fait écho à une rumeur circulant sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines. Ces accusations non fondées, relancées par certains ténors du Parti républicain, alimentent une nouvelle vague de désinformation et de stigmatisation contre les migrants, particulièrement ceux issus d’Haïti.
Les origines d’une rumeur raciste
L’origine de cette rumeur remonte à une publication sur Facebook datant du 6 septembre, affirmant que les Haïtiens nouvellement arrivés à Springfield volaient les animaux de compagnie pour se nourrir. Ce message relayait l’histoire invérifiable d’une femme ayant prétendu voir son chat pendu à un arbre et dépecé par des Haïtiens. Bien que cette publication ait été rapidement supprimée, elle a été largement partagée et commentée, en particulier par les partisans de Trump.
Le sénateur de l’Ohio, JD Vance, colistier de Trump, a également contribué à propager ces allégations. Il a publié sur les réseaux sociaux que son bureau recevait des plaintes concernant des migrants haïtiens soupçonnés d’avoir volé des animaux de compagnie. Malgré l’absence de preuves crédibles, Vance a alimenté cette théorie, exploitant les tensions raciales et les peurs liées à l’immigration.
Le rôle de Donald Trump
Lors du débat avec Kamala Harris, Trump a explicitement mentionné Springfield, affirmant que les Haïtiens prenaient le contrôle de la ville et volaient des chiens et des chats pour les manger. Harris a rapidement répliqué en qualifiant les propos de Trump d’extrêmes, et les modérateurs ont signalé que les autorités locales n’avaient trouvé aucune preuve pour soutenir ces accusations.
Cependant, cette intervention de Trump reflète un schéma récurrent dans sa rhétorique. Il s’appuie sur des allégations non vérifiées pour alimenter des stéréotypes racistes et xénophobes. Ces attaques contre les Haïtiens ne sont pas nouvelles. Déjà en 2018, Trump avait qualifié Haïti et d’autres nations africaines de « pays de merde » (shithole countries), suscitant une indignation internationale.
Amplification médiatique et répercussions
Ces propos de Trump ont trouvé un écho dans les milieux conservateurs et sur les réseaux sociaux, avec des figures influentes comme Elon Musk qui ont partagé ces fausses informations. Une image, générée par intelligence artificielle, représentant Trump protégeant un chaton et un canard, a également circulé, contribuant à renforcer la narrative du « sauveur » des Américains contre une menace imaginaire.
Loin d’être simplement des propos isolés, ces attaques s’inscrivent dans une stratégie électorale visant à mobiliser l’électorat républicain en jouant sur les peurs liées à l’immigration. En pointant du doigt les migrants, Trump tente de détourner l’attention des problèmes internes aux États-Unis, tout en renforçant des divisions raciales et culturelles.
Aucune preuve, mais des conséquences réelles
Les autorités locales de Springfield ont rapidement démenti ces allégations, affirmant qu’aucune disparition d’animaux de compagnie n’avait été signalée en lien avec les migrants haïtiens. Pourtant, malgré ces démentis, la rumeur persiste et continue de circuler. Les communautés haïtiennes, déjà vulnérables, sont confrontées à une nouvelle vague de préjugés et de discriminations.
En exacerbant les tensions, Trump et ses alliés mettent en péril la cohésion sociale et attisent la haine raciale. Alors que les migrations augmentent dans un contexte global marqué par les crises économiques et climatiques, l’utilisation de mensonges et de rumeurs pour diaboliser des groupes spécifiques devient une arme politique dangereuse.
Les accusations portées par Donald Trump contre les Haïtiens ne reposent sur aucune preuve concrète. Elles s’inscrivent dans une longue tradition de déshumanisation des migrants, et reflètent une tentative d’exploitation des peurs pour des gains électoraux. Au lieu de contribuer à une discussion constructive sur l’immigration, ces attaques nourrissent un climat de méfiance et de racisme.








