Le gouvernement mexicain a intensifié lundi sa pression sur Google, exigeant que le géant technologique rétablisse l’appellation « Golfe du Mexique » sur son service Google Maps. Cette requête fait suite à une modification controversée initiée sous l’administration de Donald Trump, qui a rebaptisé la zone maritime « Golfe d’Amérique » aux États-Unis.
Une demande ferme du Mexique
Lors d’une conférence de presse lundi matin, la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a révélé le contenu d’une lettre envoyée par Cris Turner, vice-président des affaires gouvernementales et de la politique publique chez Google. Dans cette correspondance, Google explique son choix en affirmant suivre « des politiques cartographiques de longue date de manière impartiale et cohérente » et se dit disposé à rencontrer les autorités mexicaines pour discuter du sujet.
Cependant, le gouvernement mexicain rejette cet argument et dénonce une atteinte à sa souveraineté. « Le Mexique n’acceptera en aucun cas le changement de nom d’une zone géographique qui relève de sa juridiction », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, précisant que 49 % des eaux du golfe appartiennent au Mexique, contre 46 % pour les États-Unis et 5 % pour Cuba.
Un enjeu diplomatique majeur
Ce différend intervient dans un contexte tendu entre le Mexique et les États-Unis. Outre cette controverse, les relations bilatérales sont mises à rude épreuve par les menaces de hausses tarifaires américaines et les tensions sur la question migratoire. La présidente Sheinbaum, qui cherche à préserver une relation stable avec Washington, doit jongler entre la fermeté sur les questions de souveraineté et la nécessité de maintenir un dialogue constructif avec son principal partenaire économique.
Parallèlement à cette demande auprès de Google, la présidente mexicaine a annoncé que des discussions de haut niveau se tiendraient cette semaine entre le Mexique et les États-Unis sur les enjeux du commerce et de la sécurité. « Nous travaillons à garantir un plan de collaboration à long terme », a-t-elle affirmé.
Une controverse qui s’étend aux États-Unis
Le changement de nom du golfe suscite également des tensions au sein des États-Unis. Plusieurs médias, dont l’Associated Press (AP) et le New York Times, ont refusé d’adopter l’appellation « Golfe d’Amérique », préférant conserver « Golfe du Mexique » dans leurs publications. En réponse, la Maison-Blanche a restreint l’accès des journalistes de l’AP à certains événements officiels, une décision qui a provoqué une levée de boucliers parmi les défenseurs de la liberté de la presse.
D’autres acteurs internationaux, comme l’ONU, ont rappelé que le toponyme « Golfe du Mexique » est reconnu depuis 1607 et figure dans les conventions cartographiques officielles. Face à cette pression grandissante, Google devra décider s’il maintient sa position ou s’il cède aux revendications du gouvernement mexicain.
En attendant une résolution, cette affaire souligne l’influence des grandes entreprises technologiques dans les questions de souveraineté et d’identité nationale, un enjeu de plus en plus prégnant dans un monde interconnecté.





