Le dimanche 13 octobre 2024, l’armée israélienne a confirmé dans un communiqué que quatre de ses soldats avaient été tués dans une frappe de drone menée par le Hezbollah. L’attaque a visé un camp d’entraînement situé à Binyamina, au sud de Haïfa, dans le nord d’Israël. Selon le rapport militaire, sept autres soldats ont également été blessés lors de cette attaque, qui marque une nouvelle escalade des tensions entre Israël et le Hezbollah.

Le Hezbollah a revendiqué l’attaque, indiquant avoir lancé une « escadrille de drones explosifs » sur la base militaire. Une source militaire a précisé que le drone avait ciblé le réfectoire de la base, causant ainsi des pertes humaines significatives. Le mouvement chiite libanais a qualifié cette opération de « complexe », affirmant qu’elle s’inscrivait dans une stratégie plus large visant à perturber les défenses aériennes israéliennes.

Une offensive complexe et coordonnée

Dans son communiqué, le Hezbollah a expliqué que l’attaque avait été accompagnée du lancement simultané de plusieurs missiles sur les régions israéliennes de Nahariya et d’Acre. Ces tirs avaient pour objectif de distraire les systèmes de défense israéliens, permettant ainsi aux drones de « contourner » les radars et de frapper avec précision leur cible.

L’incident survient alors qu’Israël a intensifié ses opérations militaires dans le sud du Liban, où une offensive terrestre a été lancée le 30 septembre dernier. Le Hezbollah a affirmé avoir riposté aux tentatives d’infiltration israéliennes en utilisant des obus et des tirs de roquettes dans plusieurs secteurs de la frontière. Des combats acharnés auraient également eu lieu dans au moins quatre villages libanais proches de la ligne de démarcation.

L’armée israélienne, quant à elle, a confirmé des « combats face à face » avec des combattants du Hezbollah, précisant qu’un de ces derniers avait été capturé dans un tunnel dans le sud du Liban. Ces affrontements reflètent l’intensité croissante des hostilités dans cette région.

Réactions internationales et accusations de violations

La situation dans le sud du Liban inquiète de plus en plus la communauté internationale. Le ministère de la Santé libanais a rapporté qu’au moins 51 personnes avaient été tuées dans des frappes israéliennes la veille, portant le bilan à plus de 1.300 morts depuis le début des hostilités en septembre. Par ailleurs, près de 700.000 personnes ont été déplacées, selon l’ONU, qui a dénoncé des « violations choquantes » de la part d’Israël, notamment des tirs répétés contre les positions de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).

Dimanche matin, deux chars israéliens ont pénétré de force dans une position de la Finul, selon un communiqué de l’organisation. L’armée israélienne a précisé qu’un de ses chars, en mission d’évacuation de soldats blessés, avait accidentellement percuté un poste de la Finul.

Vers une escalade du conflit ?

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a de son côté exhorté l’ONU à retirer immédiatement ses forces de maintien de la paix des zones de combats, tandis que le Hezbollah, soutenu par l’Iran, a prévenu que cette attaque n’était qu’un « avant-goût » de ce qui attend Israël si ce dernier poursuit ses opérations militaires au Liban.

Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer l’évolution de cette situation explosive, qui pourrait avoir de lourdes conséquences non seulement pour Israël et le Liban, mais aussi pour la stabilité de toute la région.