Suspensions de vols : Des incidents sécuritaires à Port-au-Prince mettent en péril les déplacements vers Haïti

Mis à jour le 28 octobre 2024 à 6h52

La détérioration de la sécurité en Haïti perturbe gravement les liaisons aériennes internationales, avec des conséquences immédiates sur les compagnies aériennes et les missions humanitaires. Deux compagnies américaines, Spirit Airlines et JetBlue, ont suspendu temporairement leurs vols directs à destination et en provenance de Port-au-Prince. Ces suspensions sont intervenues les 24 et 25 octobre, affectant la connexion stratégique entre Port-au-Prince et Fort Lauderdale, en Floride. La décision de suspendre ces vols est directement liée aux inquiétudes croissantes concernant les troubles civils et la sécurité des passagers.

Un porte-parole de Spirit Airlines a expliqué au « Miami Herald » que la suspension de ses vols était une mesure de précaution due à la « situation sécuritaire instable » en Haïti. Il a souligné que la sécurité des passagers et de l’équipe de Spirit restait la priorité absolue de la compagnie. Les clients concernés par cette interruption ont été informés des options alternatives. Néanmoins, les vols de Spirit entre Fort Lauderdale et Cap-Haïtien, situés au nord du pays et moins exposés à la violence, sont pour l’instant maintenus.

Contrairement à Spirit, JetBlue n’a pas communiqué officiellement sur l’interruption de ses vols vers Port-au-Prince, bien que les vols directs de la compagnie entre la capitale haïtienne et Fort Lauderdale ne soient pas disponibles avant le 27 octobre. En attendant, les passagers ont la possibilité de réserver des trajets avec des escales, mais la fréquence de ces options reste limitée.

Ces mesures surviennent dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu, accentué par un incident survenu le 24 octobre : un hélicoptère du Programme alimentaire mondial (PAM), opéré par le Service aérien humanitaire des Nations unies (UNHAS), a été pris pour cible alors qu’il survolait Martissant, un quartier de Port-au-Prince. L’hélicoptère transportait trois membres d’équipage et 15 passagers lorsqu’il a essuyé des tirs, qui ont laissé au moins huit impacts sur son fuselage. Heureusement, personne n’a été blessé, et l’appareil a réussi à atterrir en toute sécurité.

La directrice du PAM en Haïti, Waanja Kaaria, a qualifié cet incident de « rare » et a annoncé la suspension des vols de l’agence pour la journée du vendredi. Bien qu’il s’agisse d’une interruption temporaire, l’attaque a profondément inquiété les responsables humanitaires, qui dépendent de ces vols pour transporter une aide essentielle aux régions isolées du pays. L’agence prévoit de reprendre ses activités aériennes dès la semaine prochaine, en utilisant un avion capable de desservir plusieurs zones vulnérables, contournant ainsi les routes sous contrôle des gangs.

Le rôle des vols humanitaires est crucial dans ce contexte, car ils permettent d’acheminer des vivres, des médicaments et d’autres secours vers des zones où les déplacements terrestres sont devenus impraticables en raison de la violence croissante des gangs. Les organisations humanitaires, face aux multiples barrages routiers et à l’insécurité des axes principaux, comptent sur le transport aérien pour assurer la continuité de leurs missions. La suspension des vols, même momentanée, complique les efforts de soutien aux populations haïtiennes vulnérables.

Les inquiétudes autour de la sécurité des vols commerciaux et humanitaires mettent en évidence les défis rencontrés par les entreprises et organisations opérant en Haïti. Si certains responsables espèrent que les liaisons aériennes reprendront prochainement, l’absence de solutions durables pour sécuriser les transports vers et depuis la capitale suscite de fortes préoccupations parmi les partenaires internationaux et la diaspora haïtienne. La perspective d’une suspension prolongée de ces vols poserait également des défis pour les déplacements d’affaires, familiaux et humanitaires, accentuant l’isolement de Port-au-Prince.

La situation met en lumière un dilemme pour les compagnies aériennes. Spirit Airlines a d’ores et déjà restreint son activité à la desserte de Cap-Haïtien, qui reste relativement plus sûr. Cependant, il est probable que d’autres compagnies aériennes reconsidéreront leurs opérations à Port-au-Prince si les troubles civils persistent. Dans ce climat d’incertitude, de nombreux passagers se retrouvent confrontés à des choix de vol limités et à des plans de voyage incertains.

Pour les organisations humanitaires, la dépendance au transport aérien s’intensifie, et elles doivent désormais adapter leurs stratégies pour assurer la continuité de l’aide humanitaire en dépit des risques. Tandis que la police locale a ouvert une enquête sur l’attaque contre l’hélicoptère du PAM, les autorités haïtiennes font face à une pression accrue pour restaurer la sécurité dans les quartiers sensibles.

En attendant, les passagers, les compagnies aériennes et les organisations internationales surveillent de près la situation, dans l’espoir d’une stabilisation permettant une reprise plus sereine des opérations aériennes à Port-au-Prince.

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