Israël a déclaré aujourd’hui António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, persona non grata, lui reprochant de ne pas avoir explicitement condamné l’Iran après l’importante attaque de missiles sur le territoire israélien.
Le conflit au Moyen-Orient continue de s’intensifier, laissant des dizaines de milliers de victimes civiles, alors que la voix du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, semble étouffée par des considérations géopolitiques. Après la pluie de missiles iraniens dirigés contre Israël mardi soir, Guterres a exprimé sa profonde inquiétude face à « l’élargissement du conflit » et à une « escalade après escalade ». Cependant, son appel urgent pour un cessez-le-feu est resté sans réponse concrète, tant de la part des puissances occidentales que des acteurs régionaux.
Cette situation souligne une profonde fracture diplomatique. Israël, soutenu par plusieurs nations occidentales, voit en cette attaque iranienne un acte d’agression inacceptable. Pourtant, la condamnation initiale de Guterres est apparue faible, se limitant à dénoncer « l’escalade » sans condamner spécifiquement l’Iran. Ce silence a provoqué une vague de colère de la part des autorités israéliennes, poussant le ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, à déclarer Guterres « persona non grata ». « Quiconque ne peut condamner sans équivoque cette attaque odieuse ne mérite pas de fouler le sol israélien », a-t-il martelé, accusant le secrétaire général de « soutenir les terroristes ».
Au-delà de ce bras de fer entre l’ONU et Israël, les civils paient un lourd tribut. Le secrétaire général s’est exprimé avec plus de clarté ce mercredi lors d’une session d’urgence du Conseil de sécurité, dénonçant un « cycle écœurant de violences » et appelant à un cessez-le-feu immédiat. Mais son message, bien que moralement fort, n’a pas eu l’écho attendu au sein des grandes puissances qui soutiennent Israël. Ce soutien, principalement des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France, a laissé peu d’espoir d’un revirement diplomatique rapide. Pour ces pays, la sécurité d’Israël reste une priorité géostratégique.
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, les relations entre Israël et l’ONU se sont gravement détériorées. Beaucoup d’Israéliens ont d’ailleurs appelé à la démission de Guterres, jugeant ses interventions partiales. Le secrétaire général a pourtant rappelé que le Hamas n’avait pas agi dans un vide historique, soulignant les tensions accumulées depuis des décennies dans la région.
Cependant, l’argument central de Guterres reste simple : « Chaque escalade sert de prétexte à la suivante », a-t-il souligné, dénonçant un bilan humain catastrophique. La logique « œil pour œil, dent pour dent » alimente une spirale destructrice qui semble incontrôlable. « Nous ne pouvons pas perdre de vue l’énorme bilan de ce conflit sur les civils », a-t-il martelé devant le Conseil de sécurité, appelant une nouvelle fois à un cessez-le-feu immédiat.
Le Moyen-Orient est plus polarisé que jamais, et l’ONU se retrouve prise au piège de ses propres divisions internes. Les appels à la paix semblent de plus en plus inaudibles dans un contexte où les puissances mondiales privilégient leurs alliances stratégiques à la vie humaine. Pour Guterres, le chemin vers la paix au Moyen-Orient semble désormais semé d’embûches insurmontables, et la légitimité même de l’ONU est remise en question dans une région où son rôle historique avait pourtant été crucial.





