La COP16 sur la diversité biologique (CDB) s’est ouverte à Cali, en Colombie, sous la présidence de Susana Muhamad, ministre colombienne de l’Environnement. Lors de la séance inaugurale, une prière à la « Pachamama », Terre-Mère, a été prononcée par des membres des peuples autochtones, marquant symboliquement le début de ce sommet crucial. Cette conférence, la plus grande jamais organisée avec 23 000 participants, est placée sous haute sécurité en raison des tensions avec les guérillas locales. Pas moins de 11 000 soldats et policiers veillent à la sécurité des 140 ministres et chefs d’État attendus.
Le slogan de cette COP est clair : « Paix avec la nature ». La ministre Muhamad a lancé un appel vibrant pour que cette paix soit au centre des discussions mondiales. « Nous sommes la nature, » a-t-elle déclaré, rappelant que la protection de la biodiversité doit être traitée avec autant d’urgence que la crise climatique. Elle a appelé à une réconciliation des efforts pour protéger la planète. « La planète n’a pas de temps à perdre, » a insisté Muhamad, espérant que cette COP puisse éclairer le chemin dans un contexte mondial sombre.
L’accord de Kunming-Montréal, signé lors de la COP15, reste la feuille de route pour la protection de la biodiversité jusqu’en 2030. Cet accord ambitionne de protéger 30 % des terres et océans, de restaurer 30 % des écosystèmes dégradés, et de mobiliser 200 milliards de dollars annuels. Cependant, deux ans après, seuls 34 pays ont présenté une stratégie complète pour atteindre ces objectifs, tandis que 107 pays ont soumis des cibles partielles.
Un autre point crucial de cette COP est la création d’un mécanisme de suivi des engagements pris, avec des indicateurs clairs pour responsabiliser les nations. Les détails de ce mécanisme seront présentés dans les jours à venir. Des discussions sont également en cours pour négocier un système de partage des bénéfices liés aux ressources génétiques exploitées par les entreprises, notamment dans les industries pharmaceutiques et cosmétiques.
L’ONG Greenpeace a exprimé des inquiétudes sur le rythme des avancées, notamment en ce qui concerne la protection des océans. Selon un rapport publié par l’organisation, l’objectif de protéger 30 % des océans d’ici 2030 est loin d’être atteint. Megan Randles de Greenpeace UK a appelé les gouvernements à accélérer la ratification du traité mondial sur les océans pour atteindre cet objectif dès 2025.
Enfin, la question du financement reste centrale dans les débats. « Nous sommes sous-financés pour cette mission, » a rappelé Susana Muhamad, en appelant les pays développés à honorer leurs engagements de financement, notamment les 20 milliards de dollars promis d’ici 2025. Le succès de cette COP dépendra en grande partie des ressources mobilisées pour protéger la biodiversité.





