La ville de Maiduguri, située dans l’extrême nord du Nigeria, a été gravement touchée par des inondations dévastatrices causées par la rupture du barrage de l’Alau. Depuis lundi, des pluies torrentielles se sont abattues sur la région, submergeant des quartiers entiers et forçant des milliers d’habitants à fuir leurs foyers. Les autorités locales, en collaboration avec les services d’urgence, sont en pleine mobilisation pour évacuer les victimes, mais le bilan des pertes humaines et matérielles reste encore incertain.

Cela faisait trois décennies que Maiduguri, capitale de l’État de Borno, n’avait pas subi une catastrophe naturelle d’une telle ampleur. Avec une population d’environ 800 000 personnes, la ville fait face à un véritable désastre humanitaire. Les maisons sont submergées, les routes coupées et des centaines de véhicules gisent sous les eaux. Beaucoup d’habitants se retrouvent sans abri et cherchent désespérément à trouver refuge loin des zones inondées.

La catastrophe a été déclenchée dans la nuit de dimanche à lundi, lorsque le barrage de l’Alau, situé au sud de la ville, a cédé sous la pression des fortes pluies. « C’était vraiment catastrophique. Tout est inondé. Il ne reste qu’un seul pont pour quitter la ville », raconte un habitant. Selon plusieurs témoignages, les inondations se sont propagées rapidement, prenant au dépourvu une grande partie de la population.

Face à l’urgence, plusieurs centres d’accueil ont été mis en place dans la ville pour abriter les sinistrés. Le directeur de l’Agence nationale de gestion des urgences de l’État de Borno a indiqué que deux équipes de secours ont été dépêchées sur le terrain pour gérer la situation. La première, affectée au site du barrage, tente de contrôler le flux de l’eau et d’éviter de nouvelles inondations. La deuxième, composée de plusieurs agents de secours, s’occupe de l’évacuation des habitants, utilisant même des hélicoptères dans certains quartiers isolés.

Cependant, la situation est encore plus compliquée par un incident à la prison de Maiduguri. Sous la pression des eaux, un mur d’enceinte de la prison s’est effondré, permettant à environ 200 prisonniers de s’évader. Parmi eux se trouvent plusieurs membres du groupe terroriste Boko Haram, une situation qui ajoute à l’inquiétude générale. Les autorités locales, bien qu’alertées, n’ont pas encore réussi à rattraper les fugitifs, exacerbant la peur et l’incertitude parmi les habitants.

Au fil des heures, les efforts de secours se multiplient, mais le bilan exact des victimes, tant en termes de vies humaines que de dommages matériels, n’est toujours pas connu. En fin de journée, les autorités n’avaient pas encore communiqué de chiffres officiels sur le nombre de morts ou de blessés.

Les inondations de Maiduguri rappellent douloureusement les défis climatiques auxquels sont confrontées de nombreuses villes nigérianes. La ville est aujourd’hui en état de choc, et l’urgence humanitaire devient de plus en plus pressante. Les habitants espèrent une réponse rapide et efficace pour alléger leur souffrance et prévenir de nouvelles tragédies dans les jours à venir.