L’Église a longtemps façonné les sociétés. Au XIVe siècle, lors de la peste noire, des moines et des prêtres ont pris soin des mourants, risquant leur propre vie. Ils n’avaient pas peur. C’était leur devoir. Plus près de nous, l’abbé Pierre a fondé les Restos du Cœur. En 2021, ils ont distribué 141 millions de repas en France. L’Église ne recule jamais face à la misère. Elle nourrit les corps et les âmes. Pourtant, aujourd’hui, la question se pose : son rôle est-il toujours aussi important dans un monde qui change si vite ?
L’Église crée des liens. Ceux qui assistent aux services ne viennent pas seulement prier. Ils trouvent des amis, des soutiens. Ils forment une communauté. Robert Putnam, un chercheur, a montré que les croyants qui fréquentent régulièrement leur Église ont des réseaux sociaux plus forts. Dans une enquête de Pew Research en 2019, 45 % des fidèles affirmaient que leur communauté religieuse leur avait permis de nouer de nouvelles amitiés. Mais est-ce suffisant ? Est-ce que cela suffit à dire que l’Église est encore essentielle aujourd’hui ?
Il y a aussi la question des valeurs. Pendant des siècles, l’Église a imposé des règles morales. En France, 76 % des gens disent encore que la religion apporte une « dimension morale » essentielle à la société, selon l’Institut Montaigne. C’est une force qui guide les comportements. Parmi les travailleurs sociaux, 70 % disent que les valeurs chrétiennes influencent leur travail. Pourtant, ces valeurs sont-elles toujours adaptées à un monde qui change à une telle vitesse ?
Il est vrai que l’Église aide les hommes à trouver un sens à leur vie. L’être humain cherche toujours à comprendre le monde qui l’entoure. La religion lui donne un cadre. Une étude de l’American Psychological Association montre que ceux qui participent à des activités religieuses ont une meilleure santé mentale. Ils sont plus heureux, plus satisfaits. Les rituels comme la prière ou la méditation les aident à gérer le stress.
L’éducation religieuse est aussi un pilier. En 2020, les écoles religieuses représentaient environ 30 % des établissements scolaires dans le monde. Elles ne forment pas seulement des esprits, elles forment des cœurs. Elles enseignent la responsabilité, le respect des autres. Elles réussissent souvent mieux que les écoles publiques, selon l’OCDE. Mais ce cadre, aussi efficace soit-il, est-il toujours pertinent dans un monde où la laïcité devient la norme ?
L’Église n’est pas sans défauts. Elle a été entachée par des scandales. Des abus sexuels ont été commis. En France, entre 1950 et 2021, environ 330 000 enfants ont été victimes de ces abus, selon le rapport de la Commission Sauvé. Cela remet en cause sa mission de protection, d’éducation morale. Ces faits ont ébranlé la confiance en l’institution. L’Église ne peut ignorer ces blessures.
Et puis, il y a la laïcité. La séparation de l’Église et de l’État est une valeur essentielle pour beaucoup. En France, 81 % des gens pensent que la laïcité est cruciale pour protéger la liberté de croyance, selon l’Institut Montaigne. L’Église doit respecter cette séparation, même si elle reste une force morale pour beaucoup.
Le monde change. La société évolue. Une enquête de 2022 par Gallup montre que 60 % des jeunes adultes ne se reconnaissent plus dans aucune religion. La sécularisation avance. L’Église doit s’adapter. Mais comment le faire sans trahir ses principes ? C’est là tout le défi.
L’Église reste une force dans la société. Elle nourrit, soigne, éduque. Elle aide les hommes à trouver un sens à leur vie. Mais elle doit changer. Elle doit reconnaître ses erreurs, s’adapter aux nouvelles attentes. Si elle y parvient, elle pourra continuer à apporter du bien, dans un monde où tout va toujours plus vite.








