Le débat présidentiel du 10 septembre 2024 entre Kamala Harris, candidate démocrate, et Donald Trump, candidat républicain, a été marqué par une performance solide de Harris, qui a su s’imposer face à son adversaire. Selon plusieurs analystes politiques, Kamala Harris a largement dominé cet échange, notamment en mettant Trump sur la défensive sur plusieurs sujets clés.
Michel C. Auger, un analyste politique bien connu, a affirmé que Kamala Harris avait été la « gagnante claire » de ce débat. « Je ne pense pas qu’il y ait un électeur indécis qui, après avoir vu la performance de Trump, puisse se dire convaincu de voter pour lui », a-t-il déclaré lors d’une émission spéciale. Cette analyse a été partagée par plusieurs experts, dont Catherine Loubier, ancienne déléguée générale du Québec à New York, qui a souligné que Harris avait pris le contrôle du débat en forçant Trump à répondre à des questions difficiles.
Kamala Harris a surtout mis l’accent sur les divisions raciales exacerbées par Donald Trump au cours de son mandat. Lors de la discussion, elle a affirmé que Trump utilisait la question de la race pour diviser les Américains, un sujet qu’elle a abordé de manière concise et percutante. Elle a notamment rappelé les doutes émis par Trump sur son identité raciale quelques mois plus tôt, soulignant l’impact négatif que de tels commentaires pouvaient avoir sur la cohésion nationale.
Un autre point saillant du débat a été la guerre en Ukraine. Alors que Trump a proposé une résolution rapide du conflit en 24 heures, Harris a critiqué la relation ambiguë de Trump avec Vladimir Poutine, affirmant que si Trump était à la présidence, Poutine aurait déjà envahi Kiev. Harris a utilisé cette remarque pour mettre en lumière ce qu’elle a qualifié de faiblesse de Trump face aux dictateurs, renforçant son image de dirigeante forte face aux menaces internationales.
Dans un registre plus polémique, Trump a choqué en relançant une vieille rumeur affirmant que certains immigrants mangeaient des chats et des chiens, ce qui a été largement perçu comme une tentative désespérée de détourner l’attention des questions importantes. Cette remarque a été vivement critiquée par les commentateurs, qui l’ont vue comme une autre exagération visant à effrayer l’électorat sans proposer de solutions concrètes.
Les déclarations finales de Harris ont également contribué à sa victoire perçue lors du débat. Elle a conclu en affirmant que le pays faisait face à un choix crucial entre deux visions : l’une ancrée dans le passé et l’autre tournée vers l’avenir. Harris a promis de créer une économie d’opportunité, insistant sur le fait que sous sa présidence, tous les Américains auraient leur chance. Trump, de son côté, s’est concentré sur ses critiques habituelles à l’égard de l’administration Biden, mais sans offrir de propositions nouvelles ou tangibles pour l’avenir du pays.
Les observateurs s’accordent à dire que Harris a réussi à projeter une image de calme, de compétence et de leadership, tandis que Trump est apparu plus agressif et incohérent. Rafael Jacob, chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand, a même qualifié la prestation de Trump de « folie » en référence à ses propos controversés sur les immigrants. En fin de compte, il semble que Kamala Harris ait gagné ce débat en offrant une vision claire et optimiste pour l’avenir, contrastant fortement avec le ton pessimiste et conflictuel de Donald Trump.
Ce débat a permis à Kamala Harris de renforcer sa position dans la course présidentielle, tandis que Trump, avec ses déclarations controversées, semble avoir davantage creusé le fossé avec les électeurs indécis.








